BégaiementLe bégaiement : la prison silencieuse de nos enfants
Imaginez un enfant qui veut simplement exprimer ses pensées, mais qui se retrouve bloqué, les mots coincés dans sa gorge. Imaginez la peur qui l’envahit à chaque tentative de parole, la honte qui le ronge. Ce calvaire, trop souvent vécu en silence, est celui de milliers d’enfants tunisiens qui bégaient. Mais avant d’entre dans le vif du sujet, il est important de définir ce qu’est le bégaiement :
Le bégaiement est un trouble de la fluidité de la parole qui se caractérise par des interruptions involontaires dans le flux normal de la parole. Ces interruptions peuvent prendre différentes formes et rendre la communication difficile.
Quels sont les symptômes du bégaiement ?
Les personnes qui bégaient présentent généralement les symptômes suivants :
• Répétitions: Répétition de sons, de syllabes ou de mots entiers (par exemple, « b-b-b-bonjour »).
• Prolongations: Étirement d’un son (par exemple, « mmmm-aman »).
• Blocages: Arrêt complet de la parole, comme si les mots étaient coincés.
• Mots-clés: Certains mots sont plus difficiles à prononcer et provoquent plus fréquemment des bégaiements.
• Tics associés: Certains mouvements peuvent accompagner les bégaiements, comme cligner des yeux, bouger la tête ou les mains.
Le bégaiement peut varier en intensité et en fréquence. Il peut être plus présent dans certaines situations sociales ou lors de moments de stress.
Le bégaiement : bien plus qu’un simple trouble de la parole
• Un tabou pesant : Le bégaiement est encore trop souvent considéré comme un simple tic de langage, un défaut à corriger. Cette méconnaissance entraîne une stigmatisation qui isole les enfants et les pousse à se taire.
• Une incompréhension généralisée : Les parents, les enseignants et les autres enfants ne comprennent pas toujours les mécanismes du bégaiement. Ils peuvent ainsi adopter des comportements inappropriés, comme interrompre l’enfant, le presser de parler ou le moquer.
• Des conséquences psychologiques dévastatrices : Le bégaiement peut engendrer une anxiété intense, une faible estime de soi, une peur de parler en public et, à terme, un véritable isolement social, voir entrer dans une dépression.
La prison psychologique
Le bégaiement, une fois installé, devient une véritable prison psychologique. L’enfant anticipe les moments où il devra parler, redoute les réactions de son entourage et finit par éviter toute situation de communication. Cette peur paralyse et l’empêche de s’épanouir pleinement.
Les rires et les moqueries : un poison pour l’estime de soi
Les enfants qui bégaient sont souvent la cible de moqueries et de rires. Ces agressions verbales, même lorsqu’elles sont inconscientes, ont un impact dévastateur sur leur estime de soi et peuvent laisser des séquelles durables.
Le bégaiement : pas une simple difficulté à surmonter
Il est important de comprendre que le bégaiement n’est pas une simple difficulté à surmonter avec un peu de volonté. C’est un trouble complexe qui nécessite une prise en charge spécifique par un orthophoniste.
Un appel à la compréhension et à l’action
Parents, enseignants, entourage, il est temps de changer notre regard sur le bégaiement. Cessons de stigmatiser ces enfants et apprenons à les écouter, à les soutenir et à les encourager.
Conseils pour accompagner un enfant qui bégaie
• Consulter un orthophoniste dès les premiers signes.
• Créer un environnement rassurant où l’enfant se sent en sécurité pour s’exprimer.
• Éviter de le presser ou de le corriger lorsqu’il parle.
• Lui apprendre des techniques de relaxation pour gérer son anxiété.
• Sensibiliser son entourage à la réalité du bégaiement.
Conclusion
Le bégaiement est un problème de santé publique qui touche de nombreux enfants. En agissant tous ensemble, nous pouvons améliorer leur qualité de vie et leur permettre de s’épanouir pleinement.